TF Urban « Story » – Les cimaises de jardins

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TF Urban « Story » – Les cimaises de jardins

Mobilier Urbain
/ 28 juin 2021
TF URBAN cimaises de jardin - design by Jean Couvreur

Jean Couvreur nous parle de son dernier projet Les cimaises de jardin

Les Cimaises de Jardin sont une commande du Museum National d’Histoire Naturelle destinée à proposer des supports muséographiques pour leurs expositions de plein air.

Pour s’intégrer aux différents espaces et jardin, certains en sites classés, elles sont conçues comme des dispositifs traversant et minimum, à la manière de cadres photos en aluminium, mouluré d’un seul pli. Elles maintiennent l’œuvre et la valorisent. Autoportantes et facilement démontables, les cimaises autorisent la réalisation de toutes sortes de parcours visiteur. Pour sa première installation, le dispositif accueille dans le Jardin des Plantes à Paris, l’exposition « The Parisianer. Chroniques du Muséum » : 21 œuvres exposées en grand format illustrant quelques grandes découvertes de l’histoire naturelle et événements majeurs du Muséum.

 

Maître d’ouvrage : Museum National d’Histoire Naturelle

Conception : Studio Jean Couvreur

Réalisation : Tôlerie Forézienne

 

 

 

TF : Bonjour Jean, tu es designer, quel a été ton rôle dans ce projet ?

Jean Couvreur : Bonjour, je suis designer et scénographe. Ma formation est orientée objet mais ma pratique se situe entre l’objet et l’espace, entre le mobilier et la scénographie

 

TF : Tu nous présentes aujourd’hui Les Cimaises de jardins, peux-tu nous expliquer comment est né ce projet ?

JC : J’ai travaillé par le passé à la conception de supports spécifiques destinés à montrer des œuvres ou du contenu au public du Museum national d’Histoire naturelle. C’est un musée qui possède plusieurs lieux d’expositions à Paris dont le Musée de l’Homme, le Jardin des Plantes, la Grande galerie de l’évolution et le Zoo de Paris. Pour sa réouverture en 2016, j’ai réalisé un mobilier d’intérieur, une arche multimédia, le musée m’a ensuite confié la scénographie de l’exposition « Piercing ». L’exposition qui est en place actuellement au jardin des Plantes s’appelle « The Parisianer, Chroniques du Muséum » en référence au journal «The New Yorker » et fonctionne avec des unes illustrées orientées vers les thématiques des grandes découvertes historiques et imaginées par des artistes, elle se termine en septembre et voyagera ensuite dans d’autres lieux : des cours de château, des jardins, et en intérieur.

Le projet des Cimaises de jardin a commencé deux ans auparavant. Le challenge était d’intégrer à cette scénographie toutes les données du mobilier urbain utilisé pour les expositions en extérieur. Ce qui est plus rare et demande plus de contraintes techniques : telles que la maîtrise des écoulements d’eau, la protection contre le vandalisme (peinture spéciale), et la prise au vent. Par exemple ce mobilier a une résistance au vent garantie jusqu’à 80kmh, l’objet ne tombe pas, sachant qu’au-delà de 60kmh les jardins de la ville de Paris ferment au public pour des questions de sécurité. En plus des contraintes liées à l’extérieur, il fallait intégrer la contrainte du sol du Jardin des plantes. On ne peut pas intervenir librement sur ce sol qui est répertorié (il est impossible de creuser le sol pour placer des fixations en béton, par exemple). La contrainte supplémentaire est celle de l’itinérance qui impose aux mobiliers d’être démontables et transportables.

TF : Quelles sont les spécificités de cette cimaise de jardin répondant à toutes ces contraintes ?

JC : Je prends les contraintes comme des éléments de réflexions permettant une étude constructive.

J’ai gardé l’idée du cadre photographique qui était l’idée référence de la responsable des expositions itinérantes, Elsa Guerry. J’ai dessiné un pli sur ce cadre, qui intervient comme une moulure simplifiée à l’extrême et donne un point de fuite en direction de l’affiche fixée au centre. Cette intervention permet également d’accentuer la rigidité du cadre.

La cimaise se présente comme une arche composée de 2 parties : un portique vertical en aluminium, rigide et léger (pesant environ 40kg), et une platine horizontale en acier de 5mm qui est lestée pour maintenir une bonne stabilité au sol. Nous avons choisi deux matériaux différents (l’acier et l’aluminium) assemblés aux pieds de l’arche, avec des traitements de surface et des peintures identiques pour composer une forme harmonieuse.

TF : C’est un mobilier esthétique, tout en simplicité et ingénieusement conçu, dans une perspective du cycle de vie. La consommation de matière est raisonnée pour limiter l’impact environnemental et assurer la robustesse du mobilier. Il est démontable, stockable et réutilisable ; toutes ses composantes peuvent être valorisées.

JC : Les supports d’exposition en extérieur sont généralement éphémères, souvent en bois, ils ont une durée de vie qui ne dépasse pas la durée de l’événement. Les dispositifs pérennes sont plus rares. Dans le cas présent, les commissaires d’exposition ont valorisé la qualité et le long terme, en optant pour un investissement pérenne. Ils ont fait le choix d’un mobilier robuste et discret, qui permet une intégration au site la plus harmonieuse possible. On s’inscrit dans la continuité des différents mobiliers (jardinières, corbeilles, bancs) du jardin des plantes ; les cimaises sont d’ailleurs peintes de la même couleur ; on respecte ainsi le site et ses contraintes. Dans l’optique d’une utilisation renouvelée des portiques sur différents sites (aussi bien en extérieur qu’en intérieur), on y intègre la possibilité d’adaptation à une large variété de sols, avec des systèmes de fixation complémentaires.

Le portique peut recevoir également plusieurs médiums : ici ce sont des impressions directes sur dibond, on peut aussi accrocher des panneaux en bois, des tissus, des bâches souples voire des objets. La fixation se fait grâce à un système qui autorise le multisupport. TF a su trouver les bonnes pièces : des tendeurs mécaniques en inox qui se fixent aux 4 angles que l’on peut tendre ou détendre en fonction des dimensions du support.

 

TF : En quoi était-ce important, pour toi de confier à TF la fabrication des cimaises de jardin ?

JC : Je savais qu’en faisant appel à vous, TF allait garantir l’épure de mon dessin ainsi qu’une parfaite finition. Je savais que mon dessin serait compris, que les échanges seraient fluides et que vous m’apporterez des solutions.

 

TF : Depuis quand travailles-tu avec notre équipe ?

JC : J’ai rencontré l’équipe TF lors de la biennale de Design Saint-Etienne en 2016, par l’intermédiaire de la Cité du Design qui m’a mis en relation avec vous pour la fabrication du Plus Petit Gradin du Monde pour Bancs d’essai en 2017. Sous des airs de simplicité, ce mobilier nécessitait une bonne expertise, puisqu’il y a une petite pente et un petit cône. Il a été remarquablement bien réalisé par TF. L’année dernière j’ai fait appel à vous en toute confiance, pour la fabrication des distributeurs de savon pour la ville de Paris.

Au moment de votre interprétation de mon travail de designer, vos choix et vos propositions ont été bons, et sont allés dans le sens du design. Pour moi c’est très agréable, et c’est une bonne garantie ; je n’ai pas la sensation de collaborer avec un industriel qui va aller automatiquement à l’économie au détriment du dessin. Votre encrage dans le domaine du design vous dote des mêmes perspectives que les designers en termes de finitions et de qualité. Il a toujours une attention, une réactivité au détail, un temps d’échange et des plans qui permettent de valider clairement les choses. Même sur des petites productions, ces étapes ne sont jamais négligées. La relation est humaine tant avec la Direction qu’avec les équipes.

(TF : merci Jean, ça nous touche beaucoup)

TF : Comment travailles-tu le métal, comment envisages-tu ce matériau d’un point de vue esthétique ?

JC : J’aime bien le métal parce que ce matériau est assez proche du dessin réalisé à la main. Il défie les lois de la gravité, comme le dessin. Il te permet de faire un tube, une feuille qui va tenir en apesanteur (toutes proportions gardées). C’est un matériau assez artificiel avec lequel tu peux réaliser des prouesses techniques. Je suis attaché à une forme de simplicité, le métal a la capacité à être direct, il peut être peint en noir mat, et avoir la même force qu’un trait de feutre noir. Par exemple la pièce réalisée pour les cimaises est monochrome, c’est simplement un pli dessiné. La lumière qui s’y pose va créer des valeurs, et des nuances grâce aux propriétés du métal. C’est un matériau qui reçoit parfaitement la peinture. En comparaison, le bois possède déjà une histoire avant d’être façonné. Le métal c’est une relation directe entre le cerveau, le crayon et la matière. J’aime les peintures de Pierre Soulages, qui compose avec la lumière et la matière un large éventail de nuances de noir et de détails infimes que l’on perçoit dans les reflets de lumière sur la matière peinte.

 

Le Plus Petit Gradin du Monde

Le Distributeur de Savon

www.jeancouvreur.com


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